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En Chine, le taux de chômage des jeunes reste à un niveau “obstinément élevé”

En Chine, le taux de chômage des jeunes reste à un niveau “obstinément élevé”

Le taux de chômage des jeunes urbains frôle toujours la barre des 15 % – un niveau particulièrement haut en Chine. Les mesures gouvernementales semblent incapables d’endiguer ce phénomène, hautement sensible pour le pouvoir, qui craint par-dessus tout la contestation.

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Lecture 2 min. Publié le 19 juin 2025 à 15h41

Le taux “reste obstinément élevé”, annonce le South China Morning Post (SCMP), au lendemain de la publication par le Bureau national des statistiques (BNS) de Chine des données relatives au chômage des jeunes. Ce dernier s’élevait à 14,9 % en mai 2025.

Concernant les personnes âgées de 16 à 24 ans vivant dans les zones urbaines, hors étudiants, ce taux est en hausse par rapport à la valeur de mai 2024, qui s’élevait déjà à 14,2 %. Surtout, prévient le SCMP, “il est susceptible de grimper à nouveau lorsque 12,2 millions d’étudiants, un record, vont obtenir leur diplôme et entrer sur le marché du travail cet été”. Une situation que le porte-parole du BNS, Fu Linghui, explique en ces termes choisis :

“La Chine est toujours confrontée à des pressions pour maintenir un emploi stable, principalement en raison de changements complexes dans l’environnement extérieur.”

La publication même de ce chiffre est en soi une information, tant ce taux est devenu sensible – au point que les autorités ont tout simplement interdit sa publication pendant six mois à partir de juin 2023, lorsqu’il dépassait les 21 %. Par un fameux tour de passe-passe, le BNS a repris la publication du taux début 2024 en excluant de son calcul les étudiants. Le taux est alors, comme par magie, redescendu à 14,9 % – soit, précisément, la même valeur que celle qui a été annoncée aujourd’hui.

Les autorités chinoises surveillent le chômage des jeunes comme le lait sur le feu, dans le cadre du consensus tacite passé entre le Parti communiste, au pouvoir, et la population chinoise, depuis les manifestations de Tian’anmen en 1989 – qui étaient précisément parties de la jeunesse : le gouvernement vous garantit le développement et l’augmentation de votre niveau de vie ; en échange, vous le laissez gouverner sans opposition politique externe au parti. Or, si le niveau de vie baisse, la contestation et la révolte risquent fort de gronder.

Au-delà des arrangements statistiques, les autorités chinoises multiplient les mesures pour tenter d’endiguer cette tendance – avec plus ou moins de cohérence. Ainsi, en avril, rappelle le SCMP, “plusieurs ministères ont annoncé un nouveau train de mesures, qui comprend l’octroi de subventions aux entreprises qui embauchent des jeunes chômeurs ou des jeunes diplômés”.

De façon moins officielle, les universités sont incitées à demander à leurs étudiants de rester sur les bancs de la fac pour un troisième cycle, histoire de moins encombrer le marché de l’emploi. Ce qui s’appelle reculer pour mieux sauter. À la fin, le vide du chômage reste le même.

Courrier International

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